En partant 7e suite à sa pénalité au Brésil, Carlos Sainz ne s’attendait peut-être à finir sur le podium et d’ailleurs si proche des deux premiers.
Son 9e podium de l’année est-il ainsi l’un des plus satisfaisants ? Des plus gratifiants ? Oui : car le pilote Ferrari estime avoir fait face à beaucoup de vents contraires à Sao Paulo !
« Oui, sans aucun doute. Surtout parce que ça a été un week-end très solide avec quelques contretemps, comme la pénalité et ce morceau de ’tear-off’ sur mon conduit de frein qui a failli me faire abandonner… et j’ai eu un frein en feu, ce qui m’a fait croire de nouveau que c’était fini. »
« Et aussi… devoir s’engager dans une stratégie à trois arrêts aux stands, si tôt… Je me suis dit que ce n’était probablement pas la bonne stratégie. Mais pour moi, à partir de ce moment-là, j’ai senti que je devais juste oublier tout ça et pousser à fond, jusqu’à la fin et voir où ça me mène. »
« Et la bonne chose est que nous avons réussi à récupérer beaucoup de rythme. Nous étions très rapides. Nous avons pu défier Checo vers la fin, et ouais, finalement obtenir le podium était un très bon sentiment. »
Carlos Sainz peut-il détailler son problème de conduit de frein, causé par ce ’tear-off’ ? On a vu beaucoup de fumée se dégager de la Ferrari même après l’arrêt aux stands.
« Il y avait des problèmes, un ou deux tours avant, où je pense que nous avons beaucoup surchauffé les freins et cela a fait surchauffer le pneu aussi. J’avais aussi beaucoup de mal à me concentrer, à maintenir la voiture au bon endroit et puis nous sommes rentrés aux stands, l’arrêt que j’ai fait était probablement peut-être un peu lent à cause de tout ça. »
« Cela nous a forcé à adopter une stratégie à trois arrêts aux stands mais une fois qu’on s’est arrêté, tout était bon pour attaquer. Nous avons eu un relais décent en tendres, on a dû dépasser beaucoup de gens. Mais ensuite la course s’est vraiment animée quand j’ai mis les pneus médiums de nouveau au milieu de la course et c’est là que j’ai pu faire de bons chronos et me remettre dans la course. »
La stratégie de Carlos Sainz n’était d’ailleurs peut-être pas bien embarquée dès le départ… les deux pilotes Ferrari ayant choisi de partir en pneus médiums. Mais pourquoi donc ?
« Eh bien je pars 7e, il n’y avait vraiment rien à perdre car, pour moi, il allait être assez facile de dépasser Lando et d’être la dernière voiture du top six, pour pouvoir me débarrasser de ses pneus médiums et mettre les pneus tendres, dans les deux derniers tiers de la course. »
« J’ai senti que ma course allait s’animer vers la fin de la course, mais ensuite j’ai dû changer de pneus, et passer aux tendres dès le 14e tour… et cela signifiait que j’étais sur une stratégie à trois arrêts aux stands et que je devais changer de pneus tout le temps – et c’était difficile de trouver un peu de rythme à cause de cela. »
« Mais je pense que nous avons fait le bon choix. Et au final, je ne sais pas si ça aurait changé grand chose, si j’avais démarré en tendres ou pas. »
Cette deuxième moitié de saison est plus prometteuse pour Carlos Sainz, qui semble avoir repris le dessus sur sa Ferrari…
« Oui, je le pense. Le niveau que j’ai maintenant est le niveau que j’aurais dû avoir au début de la saison, donc ce n’est pas que soudainement je suis bon, c’est juste… simplement que je dois comprendre la voiture. Nous avons fait beaucoup d’efforts avec mes ingénieurs pour que je sois à l’aise avec la F1 et j’ai dû changer beaucoup de choses dans le pilotage, pour être compétitif avec cette voiture. Mais oui, la bonne chose est que cela me donne beaucoup de confiance pour l’année prochaine, et que je conduis enfin au niveau dont je sais que je suis capable. »
Sainz n’a pas été prévenu de la demande de Leclerc d’échanger les positions
Une petite polémique a semblé éclater dans le garage Ferrari après-course : pour gagner des points sur Sergio Pérez au championnat, Charles Leclerc avait demandé à son garage d’échanger les positions avec Carlos Sainz. On lui répondit que la manœuvre était trop risquée avec l’Alpine de Fernando Alonso qui poussait derrière.
Carlos Sainz peut le confirmer : il n’avait pas été prévenu par Ferrari de la demande de Charles Leclerc (à l’inverse de la situation chez Red Bull où on a bien demandé à Max Verstappen de laisser repasser Sergio Pérez)…
« Ouais, j’ai appris ça à la fin de la course, parce que pour moi, à la radio, rien n’est venu de mon ingénieur ou de l’équipe. Donc je l’ai appris une demi-heure après être sorti de la voiture. Donc je n’ai rien à commenter. »